Médecins – CMT Awareness

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Qu’est-ce que la CMT ?

Ces neuropathies rares, héréditaires et lentement évolutives, connues sous le nom des maladies de Charcot-Marie-Tooth (CMT), ont été étudiées de manière indépendante par Charcot et Marie en France (1), et par Tooth au Royaume-Uni (2).

Avant la biologie moléculaire et le dépistage génétique, les maladies de Charcot-Marie-Tooth étaient classées en deux grandes catégories : les CMT de type 1 (avec des vitesses de conduction nerveuse anormalement lentes, ce qui suggère une démyélinisation) et les CMT de type 2 (avec des vitesses de conduction nerveuse normales, ce qui suggère une dégénérescence axonale ou neuronale). En 1991, deux groupes de recherche (3,4) ont découvert indépendamment que la forme la plus courante de la maladie de Charcot-Marie-Tooth de Type 1 (Type 1A, CMT1A ; OMIM : 118220 ; Orphanet : ORPHA101081) était associée à une duplication de 1,5 Mb sur le chromosome 17p11.2, qui comprend le gène PMP22, la protéine périphérique de la myosine (5-7).

Des taux anormalement élevés, fluctuants et/ou dérégulés (8) de PMP22 entraînent une perturbation de la myosine et, finalement, une démyélinisation et une neuropathie. La prévalence estimée de CMT1A est de 1 pour 5 000 (9).

Quels sont les symptômes et caractéristiques majeurs de la CMT, et quel impact ont-ils ?

Même si la CMT peut atteindre des personnes de tous âges, des latences motrices distales prolongées sont déjà présentes lors des premiers mois de vie, et des cas de vitesses de conduction nerveuse lentes ont été recensés chez certaines personnes à l’âge de 2 ans. Les vitesses de conduction nerveuses se stabilisent ensuite à partir de 6 ans.

Le principal signe avant-coureur de la CMT est la faiblesse de la flexion dorsale du pied. Les autres symptômes sont le relâchement ou l’absence de réflexe tendineux dans les membres inférieurs. Le tableau clinique comprend également le symptôme du steppage et du pied creux (un aspect que l’on retrouve chez 90 % des patients), une perte sensorielle dans les membres inférieurs, une faiblesse musculaire bilatérale et une atrophie en-dessous du genou. Les symptômes constatés dans les membres supérieurs se traduisent par une faiblesse et une atrophie musculaire (qui touchent particulièrement les muscles intrinsèques de la main). Il n’est pas rare que la dextérité manuelle soit réduite chez les patients atteints de CMT. Les symptômes sensoriels sont habituellement moins importants et peuvent être subtils. La sensation d’affaiblissement se retrouve généralement dans la distribution nerveuse au niveau des extrémités, les jambes étant plus fréquemment et plus sévèrement touchées que les bras. L’implication d’importantes fibres nerveuses sensitives entraîne une perte proprioceptive et ainsi une perte d’équilibre. La douleur associée à la CMT est plus fréquente qu’on ne le pensait, puisqu’elle est signalée par 55 à 70 % des patients.

La douleur est souvent musculosquelettique mais peut être neuropathique dans certains cas. Le plus souvent, environ 20 % des patients se plaignent de douleurs musculosquelettiques dans les membres (causées par la pression articulaire ou tendineuse et la démarche anormale) et/ou dans le dos (causées par la scoliose). Les déformations du pied et les troubles de la démarche entraînent la formation de cals douloureux, et provoquent des chutes, des entorses et des fractures. Ces symptômes impactent la mobilité, la qualité de vie, les activités scolaires/professionnelles ainsi que la santé mentale. Par exemple, 18 % des personnes souffrant de la CMT sont victimes de dépression. Les patients ont également indiqué que les symptômes les plus invalidants pour leur vie quotidienne sont une faiblesse dans les pieds et les chevilles, des pertes d’équilibre, des douleurs et de l’épuisement. Ce dernier (souvent peu reconnu) est considéré comme grave chez 60 % des patients adultes et 24 % des patients pédiatriques (contre 14 % pour la population en âge d’être scolarisée).

Les femmes voient leur qualité de vie plus impactée que les hommes, ce qui peut causer des difficultés à procréer. Jusqu’à présent, on pensait que la durée de vie des patients atteints de CMT n’entrait pas jeu. Toutefois, une étude danoise récente, la première à utiliser une base de données nationale, menée sur un important groupe de personnes souffrant de la CMT, a révélé une augmentation du taux de mortalité : 36 % de plus chez les patients atteints de la CMT, par rapport à la population globale.

Quelles sont les options de traitement disponibles ?

Le traitement contre la CMT1A est essentiellement multidisciplinaire : le neurologue coordonne l’intervention d’un spécialiste en médecine de réadaptation, d’un chirurgien orthopédiste et d’ergothérapeutes.

Étant donnée l’absence d’un traitement curatif ou modificateur de la maladie, la gestion des patients atteints de CMT1A est conservatrice et se traduit par des soins de soutien. Les soins sont basés sur une combinaison d’aides techniques et d’appareils orthopédiques (cannes, attelles, broches, chaussures orthopédiques pour corriger le steppage, etc.), de kinésithérapie (y compris des étirements pour prévenir le raccourcissement des tendons), d’ergothérapie, de chirurgie orthopédique (pour les cas sévères de pieds creux) et de traitement symptomatique (pour soulager la douleur, par exemple). (5,11). Pour aider à la mobilité, il se peut que l’utilisation de béquilles, cannes ou de fauteuils roulant soit nécessaire. Pour certains patients, l’utilisation du fauteuil roulant est même obligatoire. Les patients doivent régulièrement aller consulter pour prévenir l’apparition d’escarres aux pieds. Dans la limite des capacités des patients, il est judicieux d’encourager un effort physique modéré. De la même façon, l’obésité est un facteur aggravant de la maladie, car elle altère la mobilité.

Enfin, les médicaments associés aux effets indésirables neuropathiques, tels que les agents chimiothérapeutiques ou les antibiotiques Fluoroquinolone, ne doivent être utilisés que si nécessaire. Le traitement de chimiothérapie à base de vincristine ne doit en aucun cas être utilisé, car il peut causer des lésions pour les nerfs périphériques et aggraver la CMT (5,10).

VERS QUI SE TOURNER POUR EN SAVOIR PLUS ?

Les médecins généralistes, neurologues, et podologues sont certainement au fait de l’existence de la CMT, ainsi que des symptômes et des soins médicaux appropriés. Malheureusement, on recense encore de nombreux cas d’erreur de diagnostic.
À travers des campagnes de sensibilisation et à différents moments de l’année, chaque association européenne délivre des informations et des conseils pour vous et votre famille.

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